Epilogue

Voilà, cela fait quinze jours que nous sommes en Martinique, dans une région où il y a 400 000 habitants et 95110 personnes ayant reçu deux doses de vaccin.

Ce n'est pas suffisant et depuis lundi le préfet autorise l'ouverture des magasins avec une jauge d'une personne pour 8 m2, les plages en "dynamique", et un rayon de 10 km pour se déplacer sans attestation. Le taux d’incidence s'élève à 220 pour 100 000 habitants contre 73 pour la France.

Cet allègement ne suit pas le taux de remplissage de la réanimation où globalement les 100 lits sont toujours occupés. Les seules places qui se libèrent sont celles des décès, des transferts en avion vers la métropole des patients intubés stables et en voie de guérison, et les patients qui sortent guéris du COVID.

Mais la durée de séjour d'un malade est d'au moins trois semaines.

La cinquième vague risque fort de revenir en Martinique dans une dizaine de jours, sachant que le "réanimodrome" du CHU de Fort de France commencera à peine à libérer des lits. Les soignants et les médecins ne se font pas d'illusion ....... et les Martiniquais réfléchissent à prendre du temps pour bénéficier du vaccin.

Que  vais-je retenir de cette mission d'aide médicale ?

La Martinique a réalisé l'impensable, à savoir passer de 28 lits de réanimation à cent lits.

Nous sommes arrivés sur ce navire en régime de croisière qui a troqué son diesel par un moteur de formule 1.

La métropole a fournit  les moyens humains, matériels, et l'oxygène à suivi, et je n'ai pas pris le temps d'observer son circuit d'approvisionnement. L'oxygène, on n'en a pas assez parlé. Où est -il produit ? Air Liquide possède un site de production en Martinique et à Trinidad.

Et en France ?

Nous avons soigné les malades de réanimation au milieu d'une ruche hyperactive orienté exclusivement COVID. Nous étions constamment en train de nous adapter à la structure, que nous découvrions au fur à mesure dans cette démesure, mais où, heureusement, les patients bénéficient de l'expérience des professionnels aguerris et des internes en fin de cursus extrêmement compétents.

Une réanimation de cent lits fonctionne comme une usine avec de nouveaux protocoles de prise en charge spécifiques COVID, protocoles aux  rouages bien huilés permettant à tous les acteurs de soins d'apporter le meilleur pour les patients.

La phase initiale de l'épidémie, où l'ensemble de l’hôpital se trouvait submergé, nous ne l'avons pas vécu. Nous sommes arrivés en période stabilisée devant un hôpital qui a monté ses curseurs "au tacquet".

Mais les cents lits ne sont pas prêt de fermer tant que la Martinique ne sera pas couverte par la vaccination.

Et ça c'est une autre histoire.